Moins risqués que les unités de compte, investis sur les marchés actions, les fonds en euros restent ultra majoritaires et représentent plus de 80 % des provisions techniques des assureurs malgré le déclin de leurs performances financières.
Les fonds en euros garantissent le capital investi et les intérêts produits, définitivement acquis par le souscripteur du contrat (effet de cliquet).
L'assurance vie en euros est également appelée « fonds euros » ou monosupport. Ce contrat s'oppose au contrat multisupport.
Fonds en euros : un placement « sécuritaire »
Les fonds en euros sont destinés aux investisseurs qui n'aiment pas prendre des risques. Contrairement aux unités de compte (UC), ils ne sont pas investis sur les marchés actions en direct ou via des OPC (Sicav, FCP, etc.), mais essentiellement sur le marché obligataire.
La chute des taux a entraîné une baisse sensible de leur performance. La rentabilité moyenne des fonds en euros, nets de frais, était d’environ 1 à 1,5 % en 2017. Certains contrats délivrent aujourd’hui une rentabilité qui ne couvre pas la hausse des prix.
Le rendement des fonds en euros baisse aussi du fait des contraintes réglementaires. La loi dite « Sapin II » a accordé au Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) le pouvoir de moduler les règles de constitution et de reprise des provisions pour participation aux bénéfices afin de renforcer la solvabilité des assureurs. Cette hausse des provisions a entraîné une diminution des bénéfices.
Portefeuille des fonds en euros
La plupart des contrats en euros courants sont investis en obligations françaises, ce qui permet à l’assureur d’obtenir une rémunération régulière grâce aux coupons distribués, tout en ayant la certitude d’être remboursé à l’échéance des titres.
Les obligations mises en portefeuille sont placées en titres bien notés, c’est-à-dire offrant un niveau de sécurité élevé. Il s’agit d'obligations émises par les États souverains européens et, dans une proportion plus réduite, par les grandes entreprises.
Une partie limitée du fonds en euros est aussi placée en titres vifs (actions). Ce pourcentage excède rarement 7 à 8 %. Il est destiné à pimenter le rendement, principalement grâce aux plus-values dégagées par les gestionnaires.
Enfin, l’immobilier est la troisième grande composante du portefeuille des fonds euros.
L’argent placé sur des fonds euros est géré par les compagnies d’assurance de façon discrétionnaire : elles n’ont pas à en référer aux souscripteurs.
La gestion de ces actifs a un coût que l’assureur récupère en facturant des frais annuels. Ils tournent autour de + ou – 0,50 %. Par ailleurs, les versements font parfois l’objet d’une retenue (+ ou – 1,5 %) selon les assureurs. Les contrats vendus en ligne échappent généralement à ce dernier prélèvement.
Des fonds en euros aux fonds euro-croissance
Les fonds en euros ont drainé plus de 70 % des cotisations versées aux assureurs en 2017. Les pouvoirs publics cherchent à réorienter une partie de ces actifs vers le financement de l’économie réelle.
C’est cette volonté qui est à l’origine de l’apparition, en 2014, des fonds euro-croissance. L'épargne placée sur ces contrats offre un rendement supérieur à celui des fonds en euros conventionnés en contrepartie d'un engagement de durée.
Bon à savoir : s’ils le souhaitent, les assurés peuvent transformer leur contrat en euros en contrat multi-support à tout moment sans que son antériorité fiscale ne soit remise en cause. Les contraintes du transfert, au moins 20 % de l'épargne injectée dans des UC actions, sont réduites.
Pour simplifier, l’épargne placée sur les fonds euro-croissance est divisée en deux blocs :
- des fonds « euro-croissance » garantis à terme, majoritaires et sûrs ;
- des fonds « croissance », plus risqués et n’offrant qu’une garantie partielle (généralement entre 80 % et 90 %) au terme. Cela occasionne une prise de risque plus importante pour le souscripteur.
Malgré des performances élevées, près de 7 % pour les meilleurs fonds en 2016, cette formule n’a pour l’instant rencontrée qu’un succès modeste.
À noter : en 2018, une nouvelle réforme fiscale pourrait concerner les fonds euro-croissance dans le cadre du Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises (Pacte). Cette réforme pourrait réserver l'exclusivité de certains avantages fiscaux aux contrats d’assurance vie investis dans le capital des entreprises (PME/ETI) sur une longue durée (par exemple 10 ans).