À quoi sert ce modèle de contrat ?
Le démembrement de la clause bénéficiaire du contrat d'assurance vie consiste à diviser la propriété du capital. L'usufruit est transmis à un bénéficiaire (le conjoint le plus souvent), alors que la nue-propriété est attribuée à un ou plusieurs autres bénéficiaires (les enfants dans la plupart des cas).
Lorsque le démembrement de propriété porte sur une somme d'argent, l'usufruitier est libre de profiter des revenus du capital sans limitation. En effet, l'usufruitier doit pouvoir profiter de cette somme d'argent comme un plein propriétaire. Pour autant, il doit conserver la substance du capital transmis. Les nus-propriétaires pourront donc surveiller le sort qu'il est fait de cette somme démembrée. Ainsi durant toute sa vie, l'usufruitier pourra profiter des revenus du capital et, à son décès, les nus-propriétaires pourront à leur tour profiter du capital.
Lorsque les nus-propriétaires sont d'accord, il est possible de laisser à l'usufruitier la pleine propriété du capital de l'assurance vie : c'est le mécanisme du quasi-usufruit. Dans ce cas, l'usufruitier pourra librement disposer non seulement des revenus du capital, mais également du capital lui-même. Il devra néanmoins rendre les capitaux aux nus-propriétaires au moment de la succession. Ainsi le remboursement de cette dette, nommée créance de restitution, ne pourra être réalisé qu'au décès de l'usufruitier par prélèvement sur sa succession.
À défaut d'accord pour constituer un quasi-usufruit, les nus-propriétaires et l'usufruitier peuvent décider ensemble d'investir les fonds dans un nouvel actif lui-même démembré. Le but est ici de mieux protéger les intérêts des nus-propriétaires.
Il s'agit dès lors pour l'assuré de permettre une répartition dans le temps du bénéfice de son assurance vie, mais également de permettre aux bénéficiaires de celle-ci de profiter d'avantages fiscaux non négligeables (article 990 du Code général des impôts). Deux options sont alors envisageables pour optimiser la gestion d'un patrimoine immobilier :
- soit les fonds sont confiés à l'usufruitier via le mécanisme du quasi-usufruit ;
- soit les fonds sont réinvestis en démembrement de propriété entre l'usufruitier et le nu-propriétaire via un remploi en démembrement de propriété.